Ryan Reynolds : “Aucun super-héros ne peut voler la vedette à Deadpool !”
Au printemps 2015, AlloCiné a rendu visite à Ryan Reynolds et Tim Miller sur le tournage de “Deadpool” à Vancouver. Un super-héros pas comme les autres, trash, violent, mal élevé, bref jouissif, que les deux compères présentent avec franc-parler.
AlloCiné : C’est étonnant de vous revoir en super-héros après l’échec de Green Lantern…
Ryan Reynolds : Oui, c’est clair que c’était “le moment le plus sombre de ma carrière” ! (Rires) Effectivement, j’avais peu de chance de rejouer les super-héros. Et évidemment, cet échec a aussi quelque peu tué la franchise Green Lantern, même si apparemment j’ai appris qu’elle allait être relancée. Tant mieux car j’adore ce héros et je ne suis pas totalement certain de comprendre pourquoi le film n’a pas marché… Mais bon, Deadpool, c’est vraiment mon super-héros préféré, et depuis très longtemps. Et sans Tim Miller, mon réalisateur, je ne suis pas certain que j’aurais tenu le coup jusqu’au jour d’aujourd’hui… où on parle avec vous de Deadpool sur le tournage ! Pendant longtemps, Deadpool a été le “pire amour de ma vie” car personne ne voulait financer ce film. On avait même fait un test-vidéo pour les studios mais rien ne semblait les convaincre…
Tim Miller (réalisateur) : Ce qui est fou, c’est le nombre de personnes à qui j’ai presque du faire des p… -enfin vous voyez ce que je veux dire- pour les convaincre de faire ce film ! Franchement, on était prêt à tout pour arriver à nos fins… Je crois que le problème majeur, c’est que le film est compliqué à visualiser à moins d’être un fan hardcore du comic-book. Même avec un scénario en béton, c’est un vrai défi mental de “voir” le film Deadpool.
Ryan Reynolds : Ce qui était amusant, c’était de lire certain mails “rentre-dedans” envoyés par Tim pour les convaincre… ou plutôt les forcer de faire le film ! Ca m’amusait de voir comment Tim était un rien agressif et comment le studio semblait ne pas réagir trop “violemment”. Finalement, ça paye parfois de ne pas être politiquement correct ! (Rires) Je crois que le studio a été touché par la franchise de Tim, ce qui doit les changer de tout le blabla pompeux que certains emploient à Hollywood…
Pourquoi cette passion pour Deadpool ?
Ryan Reynolds : Je crois qu’il n’y aucun personnage similaire à Deadpool, nulle par ailleurs. Il est tellement unique et différent, son sens de l’humour arrache totalement et aucun super-héros ne peut tenter de lui voler la vedette sur une scène. Quelque part, je pense que le timing est parfait car c’est un super-héros qui peut sortir du lot des autres films du genre. Je crois que vous aurez droit à un spectacle unique, quelque chose que vous n’avez jamais vu dans aucun autre film de super-héros. En plus de faire un film brutal avec du gore et un ton qui détonne par rapport à tous ces films pour “enfants”, je pense que Deapool est cet anti super-héros que tout le monde aime detester de part son arrogance mais qui reste attachant car au final c’est un survivant, une victime. Cela donne donc au personnages une complexité unique, qui change des chevaliers blancs qu’on peut voir chez d’autres…
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Tim Miller (réalisateur) : Ce qui est hilarant, c’est que si vous connaissiez Ryan Reynolds autant que moi, vous pourriez comprendre qu’il EST Deadpool ! C’est comme si le créateur de Deapool avait pensé à Ryan lorsqu’il a conçu son héros. C’est rare et c’est tripant. Notamment au niveau du sens de l’humour… C’est la même immaturité qui consume Ryan et Deadpool !
Deadpool : un super-héros pas comme les autres !
Parlez vous du costume : comment vous êtes arrivés à la version finale ?
Ryan Reynolds : Je hais les costumes ! Vraiment. Après Green Lantern, j’étais encore plus prudent et critique pour le costume de Deadpool. En fait, c’est une processus qui évolue et que l’on ajuste jusqu’au premier jour de tournage. Voire même pendant le tournage. Au début, nous pensions que je devais rembourrer ma combinaison avec une sorte de mousse, mais le résultat était atroce. Comme un mec qui se prendrait pour Hulk ! Dès lors, en ajustant le costume sur mon corps et en me privant de toutes les gourmandises possibles, nous avons obtenu un résultat satisfaisant. J’ai l’air barraqué sans pour autant être grotesque.
Tim Miller (réalisateur) : C’est tout à fait ça . Je me souviens qu’au départ, nous t’avions conçu un “muscle suit” comme ce que mettent les Batman et Superman pour se donner de l’allure. Et tout le monde a éclaté de rire ! Donc on a dit “au diable la gonflette et vive le naturel” ! De plus, le costume que porte Ryan a tendance à l’affiner. Ce qui est parfait, car Deapool est avant tout un héros rapide et agile et pas forcèment balèze.
Ryan Reynolds : Au-delà du costume, je dois subir quatre heures de maquillage chaque jour tournage et ce n’est pas rien ! Porter ce maquillage c’est comme si j’avais une couche de bébé humide sur le visage ! Franchement, je suis ravi du résultat mais je souffre pas mal pour arriver à donner vie à Deadpool. Dans tous les cas, je dois remercier Bill Corso (Foxcatcher) pour avoir trouvé le juste ton entre une apparence horrible et quelque chose qui semble presque charmant malgré ce visage décapé. Bill a vraiment donné de la vie à Deapool.
Tim Miller (réalisateur) : Oui, il nous a sauvés car il a su garder le caractère “brûlé vif” de Deadpool tout en ne rendant pas l’apparence de Ryan trop dégoutante et repoussante. Cela a été d’ailleurs une sorte de défi avec le studio, pour prouver qu’il fallait tenter l’impossible sans pour autant dégouter le public. C’était un équilibre délicat à trouver. Et puis de toute façon, qui veut voir Ryan comme il est là, si beau et irrésistible. Il fallait l’enlaidir… mais avec beauté ! D’ailleurs, une grande partie de l’humour du film repose sur le fait que Deadpool est tellement affreux qu’il faut se moquer de son apparence.
Pensez-vous que les fans de Deadpool on eu un impact sur votre film ?
Ryan Reynolds : Oui, totalement ! Sans les réseaux sociaux, sans le web en général, sans les fans, ce film n’aurait sans doute jamais existé. C’est grâce à leur insistance et à leur persistance que nous sommes arrivés à nos fins. Je pense que nous n’allons pas les décevoir. Ce film va vraiment les prendre par force et par surprise.