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Présidentielles : Ne vous laissez plus manipuler !

La manipulation est partout! Pour nous rallier à leurs idées, les politiques plus que d’autres encore, maîtrisent cet art. Au coeur de leurs campagnes, des techniques de communication imparables “brouillent“ les messages. Pour nous permettre d’y voir plus clair, Kevin Finel, hypno-thérapeute, spécialiste des modes d’influence et co-auteur de “Démocratie sous hypnose“ décrypte les plus courantes.

Décryptez les techniques de communication politique.

Nous utilisons des techniques de manipulation depuis notre plus jeune âge !“ s’amuse Kevin Finel. Enfant, nous pleurons pour obtenir de l’attention, du réconfort ou un jouet ! Adulte, nous persévérons dans cette voie, plus ou moins consciemment. Les politiques, bien sûr, ont recours à des stratégies dites “de persuasion“, que ce soit dans leurs joutes oratoires ou lors de leurs apparitions publiques. Propos flatteurs,

communication non verbale, captage émotionnel… sont autant de pistes pour nous “hypnotiser“, en quelque sorte ! Même si nous ne sommes pas dupes, nos réactions émotionnelles précèdent nos réactions intellectuelles. Ainsi, quand nous n’avons pas le temps de réfléchir à une situation, l’émotion est quand même présente et nous influence sans que nous le sachions. En savoir davantage sur ces stratagèmes peut nous permettre d’être moins manipulés. En politique, comme dans d’autres sphères, d’ailleurs.Les jeux de positionComment se mettre en position dominante, pour attirer l’attention et focaliser sur soi la sympathie ? “En s’associant à des personnalités populaires pour  avoir des résultats bénéfiques en termes d’image“ répond Kevin Finel ! Les exemples sont pléthores. Tandis que Nicolas Sarkozy s’affiche avec Johnny Hallyday, François Hollande lui mise sur Yannick Noah… Les uns s’entourent de dirigeants pour signifier : “je suis l’homme de la situation“. D’autres optent pour des personnalités “chéries“ des Français…Que ce soit dans le domaine de l

’amitié ou des

rapports professionnels, avoir des points et des goûts communs est facteur de bonne entente et procure le sentiment d’être en bonne compagnie !La soumission à l’autoritéPlus une personne est associée à une figure d’autorité, plus la tentation à s’y soumettre est grande, même s’il s’agit d’une réaction instinctive et inconsciente. En s’appuyant sur la figure du “père“ ou du “sauveur“, certains candidats nous enjoignent à nous mettre sous leur protection ! Pourquoi ça marche ? “Nous sommes habitués depuis l’enfance à être protégé par un parent, nous dégageant ainsi de toutes responsabilités“ répond Kevin Finel. Deux bénéfices qui ne sont pas pour déplaire à nombre d’entre nous, même s’ils sont infantilisants.Pour asseoir ainsi une figure d’autorité, plusieurs possibilités existent. Certains mettent en avant un aspect alarmiste : “Si vous ne votez pas pour moi, ça va être la catastrophe !“ scande par exemple Marine Le Pen. Sous-entendant ainsi : “je suis la seule à pouvoir vous sauver“. D’autres insistent sur le côté paternaliste et rassurant. Comme le fait tout récemment Nicolas Sarkozy qui développe davantage la maîtrise de ses émotions et se montre plus impassible.L’amalgameL’amalgame consiste à associer “abusivement“ des personnes à des idées ou un contexte, sous l’apparence de la logique ou du bon sens de façon à leur porter préjudice. Cette technique permet de connoter un candidat “négativement“. Comment ? “Le procédé le plus répandu consiste à énoncer une situation qui va susciter des sensations désagréables, comme la peur et l’angoisse et d’y “coller“ le nom d’une personne“ répond Kevin Finel. A la clé, une certaine confusion.Si nous sommes nombreux à les utiliser souvent à notre insu, lors d’une campagne, en revanche, ces procédés ne doivent rien au hasard. François Hollande, par exemple en est friand, et n’hésite pas à “amalgamer“ des événements “épineux“ en y associant le plus souvent Nicolas Sarkozy. Le recours aux émotions/valeurs
Afin de court-circuiter notre cerveau rationnel, de nombreux politiques utilisent l’association d’émotions et de valeurs fortes. Une technique qui tient compte du fait que nous réagissons à certains mots de manière quasi pavlovienne. “C’est particulièrement efficace avec ceux qui ont valeur d’emblèmes comme sécurité, liberté, solidarité…“ décode Kevin Finel. Dans une société, où le besoin de résultats immédiats domine, le recours à ce tandem influe fortement sur les esprits, bien inconsciemment bien sûr !
L’objectif est simple : toucher les gens, rapidement, émotionnellement et répondre à leurs attentes. D’où l’importance des sondages d’opinion pour identifier ses valeurs “fortes“. Par ailleurs en termes d’émotions, la manipulation par la colère est en vogue, assurément. Les uns s’appuient sur des ressorts comme l’indignation (Jean-Luc Mélenchon), d’autres appellent à la révolte (Marine le Pen). In fine, le but n’est pas tant de proposer des solutions que de susciter une adhésion émotionnelle !Petit guide de survie en période électorale1 Traquer les amalgamesAmusez-vous à vous poser les questions suivantes lorsque vous rencontrez des associations marquantes : Qu’est-ce qui justifie que, dans ce contexte précis, ces notions, personnes, groupes soient associés les uns aux autres ? Qu’est-ce qui justifierait au contraire de les distinguer ?2 Observer l’impact de la communication politique Fermez les yeux et écoutez un instant votre dialogue intérieur. Quand je pense à tel candidat, quels sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit ? Où ai-je entendu cela ? Qui a dit cela ?3 Décrypter un clip de campagnePour mieux observer ce type de communication visuelle, amusez-vous à les observer en coupant le son, en faisant des arrêts sur image. Pour remarquer la manière dont chaque plan est le plus souvent une métaphore évoquant une valeur. Notez quelle émotion, quelle pensée vient face à cette image, quel sens elle a pour vous ?Catherine Maillard, le 12 avril 2012Click Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019

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