Jacqueline Maillan : ce lourd secret sur sa vie intime gardé jusqu'à sa mort
Pionnière du stand-up français, Jacqueline Maillan fait partie des comédiennes à l’honneur dans Les 60 ans du one-man show sur France 3 ce vendredi 2 avril, dès 21 heures. Un visage connu dissimulant cependant un secret des plus intimes.
En se lançant dans le one-woman show, Jacqueline Maillan ne s’attendait certainement pas à inspirer d’autres femmes, dotées du talent de l’humour comme elle. C’est pourtant chose faite. Ce vendredi 2 avril, la comédienne morte le 12 mai 1992 des suites d’une hémorragie interne – et à la veille d’une opération cardio-vasculaire – fait partie de ces stars du rire à l’honneur dans l’émission Les 60 ans du one-man show sur France 3, dès 21 heures. Habituée aux rôles de femmes exubérantes sur scène, elle cachait un tout autre visage loin des regards, ainsi qu’un lourd secret. “Jacqueline avait quelque part une bisexualité, c’était quelque chose qui lui posait un fondamental problème”, avait confié son amie, la réalisatrice Marion Sarraut dans un documentaire de l’émission Un jour, un destin. Un fardeau pour la défunte : “A l’époque, c’était très difficilement gérable.”
Une personne lui a permis de se libérer du poids de ce secret, celui qu’elle appelait “l’être de sa vie”, le seul à qui Jacqueline Maillan ne pouvait cacher ses sentiments : son mari, Michel Emer. Dans les années 1950, il a été l’un de ses spectateurs les plus assidus. Sous le charme, le compositeur d’Edith Piaf l’a alors demandée en mariage, écrivant même les chansons de ses spectacles. Ensemble, et comme se le rappelait un proche du couple, toujours dans Un jour, un destin, ils formaient “un couple libre avant l’époque.” Tout comme la comédienne, il a emporté ce secret jusqu’à sa tombe, le 23 novembre 1984, à l’âge de 78 ans.
Une nervosité palpable
Jacqueline Maillan peinait à dissimuler ses craintes que cette bisexualité – profondément stigmatisée durant les années 1950, 1960 mais aussi à ce jour – soit découverte et révélée au grand public. Un comportement nerveux que la journaliste France Nespo n’a pu s’empêcher de remarquer au cours d’une interview. Interrogée au sujet de l’année 1975, décrétée “année internationale des femmes”, la comédienne s’était tue, manipulant des objets autour d’elle pour se distraire. “Elle devait penser que j’étais au courant de son secret de vie, de son amour des femmes ou en tout cas d’une femme. Mais je ne le savais pas à ce moment-là“, s’était remémorée la journaliste. “Dans ses silences, je ressens sa gêne, qu’elle cherche comment me mentir, comment ne pas dire quelque chose.”
Crédits photos : BENAROCH/SIPA
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