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Harcèlement sexuel : une prise de conscience collective s’impose

Face au harcèlement sexuel, la parole se libère sur les réseaux sociaux. Autour du hashtag #balancetonporc, des victimes dénoncent leur harceleur. Même si Twitter ne peut se substituer à la justice, cet élan témoigne d’un mouvement transnational pour une prise de conscience collective.

Le scandale autour de Harvey Weinstein libère la parole de milliers de femmes victimes de harcèlement sexuel au travail. Le hashtag #balancetonporc devient viral sur Twitter.

Sommaire

  1. Harcèlements et agressions sexuels : la parole se libère sur Twitter
  2. La peur et la honte doivent changer de camp
  3. Changer la loi pour combattre les agressions sexistes
  4. Changer les comportements

Harcèlements et agressions sexuels : la parole se libère sur TwitterDepuis vendredi soir, le hashtag

#balancetonporc lancé par la journaliste Sandra Muller pour dénoncer leur harceleur est repris par des centaines de femmes sur Twitter.

Aux Etats-Unis, l’affaire Weinstein a suscité la même réaction des victimes de harcèlement avec notamment l’initiative de l’actrice Alyssa Milano autour du hashtag

#metoo (“moi aussi”).

En Italie, l’écrivaine et bloggeuse Giulia Blasi lançait le hashtag

#quellavoltache (“la fois où”, qui appelle les femmes à raconter les fois où elles se sont senties harcelées ou agressées, sans aucun soutien).

La peur et la honte doivent changer de campBien sûr, Twitter n’est pas une cour de justice et ne peut remplacer les tribunaux, l’anonymisation soulève des controverses, quand l’identification du harceleur pourrait exposer à des poursuites pour diffamation. Mais la parole des victimes se libère et d’un murmure, elle s’est transformée en véritable cri que la société et les politiques ne peuvent plus ignorer. Les femmes n’ont plus envie de se taire et de faire comme si cela était normal. Non, elles n’ont aucune raison de se murer dans la peur ou la honte, car la peur et la honte doivent changer de camp.Pour qu’un nouveau rapport de force s’installe, encore faut-il que la parole soit écoutée et se traduise par des changements, des changements législatifs et des changements de comportement au quotidien.Changer la loi pour combattre les agressions sexistesAu niveau législatif, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes a annoncé qu’elle déposera en 2018 un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Ce texte devrait permettre de verbaliser le harcèlement de rue, d’allonger la prescription des crimes sexuels et de créer une présomption de non-consentement pour les enfants. Lors de son interview télévisée, le Président de la République a évoqué la création d’une “police de sécurité du quotidien“, mobilisée contre le harcèlement, “notamment dans les transports” avec la possibilité de d’”une procédure de verbalisation plus simple, immédiate“.Ce projet de loi sera élaboré avec le concours de chaque citoyen, à travers 300 ateliers organisés dans le cadre du 

Tour de France de l’Egalité. Les parlementaires, la Mission pour la protection des femmes (

Miprof), le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (

Hcefh) seront également consultés ainsi que les magistrats, psychiatres, psychologues, représentants des forces de l’ordre, monde de l’enseignement…Changer les comportementsAu niveau des comportements, on voit que les choses risquent de mettre plus de temps à changer : trois femme sur 10 ont parlé du harcèlement sexuel au travail qu’elles ont subi, 95 % des femmes qui dénoncent un harcèlement sexuel au travail perdent leur emploi, à l’inverse, les auteurs des faits sont rarement sanctionnés…

Sur Twitter, les justifications de harcèlement répondent encore à certains témoignages (avec même la création du #balancetatruie) avec toujours la même rengaine : “Ah ben, on ne va plus pouvoir draguer sans être accusé de harcèlement…“. La distinction est pourtant claire.

Le site “Paye ta shnek”, qui recueille des témoignages “de harcèlement sexiste dans l’espace public”, avait diffusé un tableau qui permet de saisir ce qui relève de la drague, du harcèlement, ou de l’agression. 

Les mentalités doivent changer, une réelle prise de conscience collective est nécessaire et urgente.

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