Grippe : le vaccin moins efficace mais toujours utile
L’efficacité du vaccin antigrippal serait relativement faible cette année, selon les analyses des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). D’après leurs calculs, être vacciné contre la grippe réduirait de seulement 23% le risque de consulter un médecin pour des symptômes grippaux. Une protection en-deçà des attentes donc, mais qui ne remet toutefois pas en cause l’intérêt du vaccin, insiste Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de référence sur la grippe à l’Institut Pasteur. Explications.
Le vaccin contre la grippe seriat moins efficace mais reste utile pour les personnes à haut risque de complications.
Alors que la
grippe devrait franchir le seuil épidémique la semaine prochaine, l’efficacité du
vaccin pour la saison 2014-2015 est remise en cause. Le rapport hebdomadaire des CDC, intitulé Morbidity and Mortality Weekly Report2, publié le 16 janvier, estime en effet à 23 % l’efficacité de ce vaccin, une valeur “relativement faible au regard des années précédentes“, écrivent ses auteurs. Elle atteindrait même 12 % chez les 18-49 ans et 14 % chez les plus de 50 ans.Un vaccin antigrippal élaboré 6 mois avantC’est en février qu’est élaboré le vaccin antigrippal qui doit être commercialisé dans les pays de l’hémisphère nord à l’automne suivant. Le choix des souches virales entrant dans sa composition repose sur les souches en circulation dans les pays de l’hémisphère sud 6 mois auparavant.D’après les données américaines, les virus grippaux en circulation qui prédominent cette année sont de type A(H3N2), c’est donc eux qui ont été sélectionnés majoritairement pour élaborer le vaccin. Problème, 70% d’entre eux ont évolué depuis qu’ils ont été sélectionnés en février pour entrer dans la composition du vaccin, avec pour conséquence un “manque d’efficacité contre ces sources éloignées“.Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de référence sur la grippe à l’Institut Pasteur, le reconnaît mais tient à nuancer cette conclusion. “Il existe plusieurs populations de virus A(H3N2) : certaines sont proches des souches entrant dans la composition du vaccin, d’autres sont plus éloignées, souligne-t-il. Mais le vaccin protège parfaitement contre les virus de type B et les virus de type A(H1)“.Pas question donc de dire que le vaccin est inefficace. “Il fonctionne moins mais il fonctionne toujours, assure le spécialiste. On peut manifester des symptômes grippaux tels qu’un état de faiblesse (en étant vacciné), mais qui n’empêchent pas de travailler“, relativise-t-il.Plus de la moitié des Français vaccinés contre la grippeSelon les données du site
OpenHealth sur la couverture vaccinale au cours de l’hiver 2014-2015, celle-ci atteignait 55 % chez les personnes de 65 ans et plus au 15 janvier 2015. Un taux inférieur aux objectifs fixés à 75 %. Peut-on dire que ces gens se sont fait vacciner pour rien ? “Le vaccin reste indiqué pour les populations à risque“, soutient Vincent Enouf. Une affirmation qui va dans le sens de celle des auteurs du rapport américain. “Les CDC continuent de recommander la vaccination contre la grippe car le vaccin peut encore prévenir certaines infections dues aux virus circulants A(H3N2) ainsi que les infections dues à d’autres virus susceptibles de circuler plus tard dans la saison, parmi lesquels les virus grippaux B“, peut-on lire. Et d’ajouter : “Même quand l’efficacité d’un vaccin est moins bonne, la vaccination continue de protéger contre certains cas de grippe et contre ses
complications les plus graves, évitant des milliers d’hospitalisations et de décès“.Les autorités américaines recommandent donc aux médecins de traiter le plus tôt possible les patients à haut risque de complications à l’aide des
antiviraux contre la grippe disponibles*, qu’ils soient vaccinés ou non.Amélie Pelletier
Sources
1. “
Protection from Flu Vaccination Reduced this Season“, CDC, communiqué de presse, 15 janvier 2015.
2. “
Early Estimates of Seasonal Influenza Vaccine Effectiveness – United States, January 2015“, CDC, 16 janvier 2015.
3. Entretien avec Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de référence sur la grippe à l’Institut Pasteur, 16 janvier 2015.
4.
Vaccination contre la grippe saisonnière des 65 ans et plus, 15 janvier 2015,
OpenHealth.fr * Les adamantanes (
amantadine et rémantadine) et les inhibiteurs de la neuraminidase grippale (zanamivir –
Relenza ® – et oseltamivir –
Tamiflu ®), mais aussi le peramivir et le laninamivir homologués dans plusieurs pays.Click Here: cheap Cowboys jersey