Enceinte ? Les clés du sevrage tabagique
Les méfaits du tabagisme maternel ne sont plus à démontrer ! Pourtant de nombreuses femmes enceintes continuent à fumer. Comment les aider à renoncer à la cigarette ? Quelles sont les méthodes de sevrage recommandées ?
Aujourd’hui en France, près de la moitié des jeunesfemmes âgées de 18 à 24 ans fument. Le plussouvent, elles arrêtent le tabac entre 25 et 34 ans. Mais, 37% d’entre elles sont encore fumeuses avant d’êtreenceintes.Durant le premier trimestre de la grossesse, le taux de femmesenceintes qui fument chute à 17 %, puis à 15 % audeuxième trimestre pour finir à 14 % au dernier.Chaque année, 700 000 à 800 000 enfants voient lejour dans notre pays. La moitié d’entre eux aété, est ou sera exposée aux effets nocifs dutabac. Pour cette raison, une Conférence de consensus aété organisée les 7 et 8 octobre 2004 parl’APPRI, (Association Périnatalité Préventionrecherche Information) avec la participation de l’Agence nationaled’accréditation et d’évaluation en santé(Anaes) et le soutien de nombreux partenaires. CetteConférence est une première mondiale sur cethème. Le texte des recommandations a étépublié le 30 novembre 2004. Lors de cette conférence,toutes les problématiques autour de la grossesse et du tabacont été abordées, avec une revue de lalittérature, et en particulier les méthodes d’aide ausevrage tabagique à proposer à toute femme enceintefumeuse, comme à toute femme fumeuse désirantallaiter.Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer !Le tabagisme maternel pendant la grossesse, avec exposition inutero du foetus, est un facteur de risque avéré degrossesses extra-utérines, d’avortements spontanés etde diverses anomalies du déroulement de la grossesse :prématurité plus ou moins importante, retard decroissance intra-utérin (RCIU), hématomerétro-placentaire (HRP), rupture prématuréedes membranes (RPM), mort foetale in utero. Chez la femme enceinte,l’arrêt du tabac doit donc intervenir le plus tôtpossible. Mais il n’est cependant jamais trop tard pourarrêter. Tout au long de la grossesse et pendantl’allaitement, le sevrage tabagique est immédiatementbénéfique pour l’enfant et sa maman.L’exposition au tabagisme passif pendant la grossesse, que la femmesoit non fumeuse ou ait arrêté de fumer du fait de lagrossesse, devra être systématiquementrecherché (en famille, au travail). Une exposition auxconstituants de la fumée de tabac in utero, comporte desrisques, et pour le foetus et pour le déroulement de lagrossesse.L’aide psychologique, un véritable atoutSur 100 femmes enceintes fumant lors de leur visiteprénatale, 10 arrêtent de fumer sur simple conseil deleur médecin. Grâce au suivi plus intense d’unmédecin tabacologue, 6 à 7 femmessupplémentaires cessent de fumer durant leur grossesse. Enmatière d’arrêt du tabac, les approches psychologiqueset/ou comportementales d’aide et d’accompagnement àl’arrêt du tabac ont fait la preuve de leurefficacité. “En matière de sevrage tabagique chez lafemme enceinte ou allaitante, on commence par conseiller uneapproche de ce type. Elle contribue à aider la femmeà se défaire de ses habitudes de fumeuses : lacigarette après le repas ou celle qui accompagne lecafé, la cigarette détente ou celle qui aide àlutter contre le stress“, explique le docteur GérardMathern, tabacologue et membre du jury de la Conférence deconsensus de l’Anaes sur la grossesse et le tabac.Les substituts nicotiniques… adaptés à lagrossesse et l’allaitement !Patchs, comprimés, gommes, inhaleurs… sontautorisés en France, pendant la grossesse, depuis plus de 7ans (octobre 1997). De nombreuses femmes enceintes ou desprofessionnels de santé pensent encore le contraireaujourd’hui. Aujourd’hui, la Conférence de consensus permetd’y voir clair. Les avis des experts sont unanimes comme entémoigne le Dr Gérard Mathern, tabacologue : “Il n’ya aucune contre-indication à la substitution nicotiniquependant la grossesse !“. En fumant, on absorbe 4 000 substancesnocives dont une centaine qui sont hautement toxiques pour lefoetus, comme le monoxyde de carbone (CO), le polonium 210(radioactif), le cadmium ou les métaux lourdsprésents dans le tabac. “La substitution nicotinique permetd’apporter une seule substance, la nicotine, sous une forme nonagressive, contre 4 000 en fumant! C’est donc un réelbénéfice pour la femme enceinte et son enfantà naître“. En revanche, le bupropion, plus connu sousson nom de commercial de Zyban®, restedéconseillé pendant cette période ! Enfin, sil’arrêt du tabac provoque des symptômes dedépression ou d’anxiété, la femme enceinte ouallaitante doit “bénéficier d’un traitementpsychologique et/ou pharmacologique adapté à sonétat“.Et après…Deux ans après la naissance de l’enfant, le taux detabagisme maternel remonte aux environs de 20,5 %. Pourtant,même après sa naissance, le nourrisson n’est pasà l’abri des dangers du tabagisme passif. Le tabac est unfacteur de risque de la mort subite du nourrisson ! Il ne faut pasl’oublier !Ghislaine TrabacchiClick Here: collingwood magpies 2019 training guernsey