News

Cannes 2018 : Jean-Luc Godard, Spike Lee, Star Wars, un film de 8h15… tout sur la sélection officielle du 71e Festival

Compétition, hors-compétition, Un Certain Regard : pleins feux sur les films du 71e Festival de Cannes, qui se tiendra du 8 au 19 mai prochain sur la Croisette.

Marquée par un “renouvellement” et la volonté de “dessiner quelque chose de ce qu’est le cinéma en 2018” selon le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux, la 71e édition de la quinzaine cannoise a dévoilé sa sélection. Non sans rappeler au passage, pour répondre aux interrogations sur l’interdiction des selfies, qu’on vient à Cannes “pour voir et non pas pour se faire voir”. Le jury présidé par Cate Blanchett départagera les films de la Compétition.

LES CHIFFRES-CLES

1 906 : le nombre de longs métrages visionnés par le comité de sélection
44 : le nombre de longs métrages composant cette sélection officielle*
10 : le nombre de réalisatrices en sélection officielle*
8h15 : le film le plus long (Les Âmes mortes de Wang Bing)
12 minutes : les films les plus courts (III et Caroline)
3 943 : le nombre de courts métrages visionnés par le comité de sélection
7 : le nombre de premiers films en sélection officielle*
600 : le nombre de lettres de motivations reçues en une journée après le lancement de l’opération “3 jours à Cannes”

LA COMPETITION

Everybody Knows d’Asghar Farhadi (film d’ouverture)

Passé à deux reprises par le festival grâce au Passé et au Client -avec deux Prix d’Interprétation et un Prix du Scénario à la clé-, Asghar Farhadi fait l’ouverture de la quinzaine cannoise pour sa troisième sélection. Le cinéaste iranien orchestre ici une réunion de famille bouleversée par des “évènements inattendus qui font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui”. Penelope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darín et Bárbara Lennie emmènent ce drame aux relents de thriller, qui se dévoilera dans les salles françaises dès le 9 mai.

Everybody knows Bande-annonce VO

 

En guerre de Stéphane Brizé

Trois ans après La Loi du Marché, qui avait valu un Prix d’Interprétation au charismatique Vincent Lindon, Stéphane Brizé revient à Cannes aux côtés de son acteur fétiche. Fruit de leur quatrième collaboration, En guerre met en scène un leader syndical déterminé à sauver les salariés d’un équipementier automobile, confrontés malgré des années de sacrifice, à la fermeture de leur travail. Une nouvelle plongée prometteuse dans le monde cruel de l’entreprise pour le duo Lindon/Brizé, qui sont reconnaissons-le, tous deux chacun dans leur domaine, passés maîtres dans la mise en scène et l’incarnation de ceux qu’on appelle les vrais héros du quotidien.

En Guerre Bande-annonce VF

 

Dogman de Matteo Garrone

2008, 2012, 2015 et donc 2018. Matteo Garrone est bel et bien un habitué de la Compétition cannoise, qu’il côtoie avec une régularité quasi-métronymique. Trois ans après être reparti bredouille avec Tale of Tales, il tentera de s’offrir un troisième Grand Prix (ou une première Palme) en nous faisant revivre l’un des crimes les plus choquants de l’Italie : le meurtre d’un ancien boxeur devenu chef de gang par un toiletteur pour chiens en 1988. Un choc à la hauteur de celui de Gomorra, trente ans après l’affaire ?

Dogman Bande-annonce VO

 

Le Livre d’image de Jean-Luc Godard

Jean-Luc Godard et Cannes, c’est une longue histoire et sa première sélection en Compétition remonte à 1980 avec le film Sauve qui peut (la vie). Lors de sa dernière sélection en Compétition en 2014 avec L’Adieu au Langage, il avait remporté le Prix du Jury, ex-aequo avec le Mommy de Xavier Dolan. Cette année, pour les 50 ans de mai 68, cinquante ans après avoir fait annuler le festival avec ses acolytes François Truffaut et Claude Berri, c’est son film Pierrot le fou qui se retrouve sur l’affiche officielle et il revient en compétition avec un nouveau film expérimental, Le Livre d’image, dont le mystérieux synopsis tient en une phrase : “Rien que le silence, rien qu’un chant révolutionnaire, une histoire en cinq chapitres, comme les cinq doigts de la main.” Si l’on en croit le réalisateur, le projet est inspiré d’un mystérieux livre intitulé Happy Arabia et il n’y aura pas d’acteurs, simplement un conteur qui accompagnera les images et les sons.

Netemo Sametemo (Asako I & II) de Ryusuke Hamaguchi

Le réalisateur japonais de 39 ans Ryūsuke Hamaguchi s’est dans un premier temps formé aux films publicitaires, avant de se lancer dans le documentaire, puis dans la fiction en 2015 avec Senses, dont les deux premiers volets sont attendus dans les salles françaises le 2 mai. Il sera présent cette année à Cannes en compétition avec Netemo Sametemo (Asako 1 & 2), un drame centré sur Asako (Erika Karata), une jeune femme de 21 ans totalement désemparée après la disparition de son premier amour, et qui deux ans plus tard croise la route du double parfait de ce dernier.

Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré

Onze ans après sa dernière apparition officielle sur la Croisette, Christophe Honoré retrouve la Compétition avec Plaire, aimer et courir vite (précédement intitulé Plaire, baiser et courir vite et Sorry Angel), une histoire d’amour autobiographique entre deux hommes, l’un écrivain et auteur de théâtre à Paris (Pierre Deladonchamps), l’autre étudiant à Rennes (Vincent Lacoste).

Les Filles du soleil de Eva Husson

En 2016, la cinéaste Eva Husson avait su séduire la Critique avec son beau film Bang Gang, parfois âpre aussi, qui relatait les jeux amoureux, troubles et naissants d’une certaine jeunesse américaine dorée sur tranche, au point que l’on a pu parler d’une Larry Clark au féminin, la tendresse en plus. Avec Les Filles du soleil, second long métrage de la réalisatrice qui a les honneurs d’être présenté en compétition officielle, la cinéaste effectue un virage à 180°. Porté par un beau duo d’actrices, l’iranienne Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot, Les Filles du soleil s’inscrit même au coeur de la brûlante actualité du Moyen-Orient, puisque le film relate l’histoire d’une femme commandante Kurde, Bahar (jouée par Golshifteh Farahani), en pleine guerre contre les extrémistes islamistes. Un sujet fort à la résonnance éminemment politique.

Ash is purest white de Jia Zhang-Ke

Trois ans après la présentation d’Au-delà des montagnes en Compétition, le réalisateur chinois Zhang-ke Jia revient à Cannes pour raconter, cette fois, une histoire d’amour épique sur fond de violence. Un drame s’étendant de 2001 à 2017 porté par Zhao Tao, l’actrice fétiche du réalisateur déjà présente dans Au-delà des montagnes ou A Touch of Sin, et Liao Fan, vu dans The Master. Dans Ash is Purest White, Zhao Tao campe Qiao, une jeune femme amoureuse de Bin, chef de la pègre locale, qui va se voir condamner à plusieurs années de prison pour l’avoir défendu lors d’une rixe…

Shoplifters de Kore-Eda Hirokazu

De retour en compétition pour la cinquième fois après Distance (2001), Nobody Knows (2005), Tel père, tel fils (Prix du Jury en 2013) et Notre petite soeur (2015), le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda, qui avait également présenté deux films en section Un Certain Regard, est de retour sur la Croisette avec un nouveau drame autour de son thème fétiche : celui de la famille. Il y sera question d’un groupe de petits escrocs et de leur rencontre avec une petite fille de la rue.

Capharnaüm de Nadine Labaki

Troisième venue sur la Croisette pour la cinéaste libanaise, c’est pourtant une première sélection en compétition officielle pour Nadine Labaki. En 2007, elle avait présenté Caramel au 60ème Festival de Cannes avant de revenir en 2011 avec Et maintenant, on va où ? dans la sélection Un Certain Regard. Ces deux films ont tous les deux réunis presque un demi-million de spectateurs français chacun dans les salles de cinéma.

Burning de Lee Chang-Dong

Huit ans après Poetry, récompensé par le Prix du Scénario en 2010, Lee Chang-Dong revient à Cannes en compétition, avec Burning, thriller dramatique réunissant, sur un étrange événement, une femme et deux hommes, dont l’un prétend être pyromane. Le cinéaste sud-coréen s’était fait connaître à Cannes avec son chef-d’oeuvre Peppermint Candy (2000) sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2000, et avait monté les marches aux côtés de l’actrice Jeon Do-Yeon, récompensée du Prix d’interprétation féminine pour Secret Sunshine sept ans après. Il se fait attendre mais il revient toujours donc.

Blackkklansman de Spike Lee

Difficile de parler de grande histoire d’amour entre Spike Lee et la Compétition cannoise. Ou alors ils avaient fait une pause, car le réalisateur n’a pas concourru dans la sélection reine depuis 1991 et Jungle Fever. Alors que son dernier long métrage sorti dans nos salles remonte à 2014 (le remake d’Old Boy), c’est sur la Croisette qu’il fera un grand retour que l’on espère triomphal. Toujours aussi engagé mais apaisé, comme l’a expliqué Thierry Frémaux, il abordera de nouveau la question du racisme à travers cette histoire (vraie) d’un policier afro-américain qui est parvenu à infiltrer le Ku Klux Klan pendant cinq mois, au cours des années 70. Aux côtés de John David Washington, Adam Driver et Topher Grace mènent le casting de ce biopic produit par Jordan Peele (Get Out) et qui ne manquera pas de résonner avec l’actualité américaine récente.

Under the silver lake de David Robert Mitchell

David Robert Mitchell avait fait sensation sur la Croisette en 2014 avec son deuxième long métrage, l’excellent film d’horreur It Follows, présenté en avant-première mondiale lors de la Semaine de la Critique. Cette année, il se retrouve pour la première fois en Compétition avec Under the Silver Lake, un thriller dans lequel jeune homme campé par Andrew Garfield devient obsédé par la disparition d’une jeune fille et le meurtre d’un milliardaire survenus près de chez lui, à Los Angeles.

Under The Silver Lake Bande-annonce VO

 

Three faces de Jafar Panahi

Le réalisateur Jafar Panahi, à qui l’on doit des films tels que Le Ballon blanc, Ceci n’est pas un film, et Taxi Téhéran, qui a reçu l’Ours d’or en 2015 au festival de Berlin, sera pour la première fois en compétition à Cannes cette année avec Three Faces, un road movie qui se déroule en Iran et met en scène trois portraits de femmes. Les organisateurs du Festival de Cannes ont pour l’occasion demandé à l’Iran de laisser le cinéaste, interdit de quitter le pays depuis Taxi Téhéran, venir sur la Croisette en mai pour présenter son film. Leur appel sera-t-il entendu ?

Cold War de Pawel Pawlikowski

Lauréat de l’Oscar du Meilleur film étranger pour Ida en 2015, le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski inaugure sa toute première entrée en Compétition au Festival de Cannes avec son nouveau long métrage Zimna Wojna (Cold War), décrit comme une romance dans la Pologne communiste des années 50 et 60. A l’instar de sa précédente réalisation, ce nouveau film a été intégralement tourné en noir et blanc.

Heureux comme Lazzaro de Alice Rohrwacher

Découverte avec Corpo Celeste (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2011) et surtout Les Merveilles, Grand Prix au Festival de Cannes en 2014, la réalisatrice italienne Alice Rohrwacher est désormais en compétition avec son nouveau film, Heureux comme Lazzaro. A travers les aventures de Lazzaro, un innocent né dans un hameau paysan resté à l’écart du monde moderne, la réalisatrice veut étudier, à la manière d’un conte poétique, les profonds bouleversements de la société italienne de ces 30 dernières années. Les rôles principaux du film sont interprétés par deux jeunes débutants, Adriano Tardioli et Luca Chikovani, au pedigree de chanteurs, musiciens et youtubers. Parmi les interprètes se trouvent par ailleurs beaucoup d’amateurs sélectionnés parmi deux mille personnes rencontrées pour des auditions et des essais. Le cinéma italien a régulièrement livré de beaux films, voire des chefs-d’oeuvre, lorsqu’il s’agissait de peindre des fresques ayant pour toile de fond le passé encore brûlant et douloureux du pays. Ceux qui gardent un souvenir ému et émerveillé de la découverte de Nos Meilleures années en savent quelque chose.

Yomeddine de A.B Shawky

“Donner leur chance à un certain nombre de jeunes cinéastes”. C’est en ces termes que Thierry Frémaux a décrit l’annonce en Compétition de Yomeddine, premier film du jeune cinéaste égyptien, Abu Bakr Shawky (qui a par ailleurs servi de consultant sur la minisérie The Looming Tower). Décrit comme un road-movie et aussi comme un feel-good movie, “dont le personnage principal est un lépreux”, le film, porté par un acteur non professionnel, “nous donne des nouvelles du monde, des hommes et des femmes“.

L’Eté de Kirill Serebrennikov

Deux ans après Le Disciple, drame sur la révélation mystique d’un adolescent présenté en section Un Certain Regard en 2016, le cinéaste russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence dans son propre pays à l’instar de Jafar Panahi, fait ses premiers pas en compétition avec L’Eté. Il y revisite l’histoire du rock à l’époque de Brejnev et des temps staliniens, et passe de l’autre côté du Mur pour y raconter l’impossible passion musicale des habitants de l’Allemagne de l’Est, admirateurs secrets des célèbres groupes des années 60 et 70.

HORS COMPETITION

Solo : A Star Wars Story de Ron Howard

Treize ans après la présentation de l’Episode III hors-compétition, la Force est de retour sur la Croisette, toujours pour une séance de gala qui devrait offrir une montée des marches intergalactiques à Alden Ehrenreich, Emilia Clarke, Donald Glover, Woody Harrelson, Paul Bettany, Thandie Newton et Joonas Suotamo, le nouveau Chewbacca. Si le réalisateur Ron Howard et sa productrice Kathleen Kennedy devraient également accompagner ce spin-off de Star Wars consacré à la jeunesse du contrebandier Han Solo, on ignore si le tandem Phil Lord / Chris Miller, écartés à quelques semaines de la fin du tournage et désormais crédités comme producteurs délégués sur le long métrage, feront le déplacement à Cannes. Nul doute en tout cas que leur éviction fera l’objet de la première question en conférence de presse…

Solo: A Star Wars Story Bande-annonce VF

 

Le Grand Bain de Gilles Lellouche

Après deux co-réalisations (Narco et Les Infidèles) Gilles Lellouche s’attèle, dès 2016, à son premier film solo, intitulé Le Grand Bain. L’histoire, c’est celle d’une poignée de quadras au bord de la dépression qui décide, du jour au lendemain, de faire de la natation synchronisée masculine. Et pour porter les pinces-nez, rien de moins que Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Guillaume Canet, Félix Moati. Côté actrices, Virginie Efira, Marina Foïs et Leïla Bekhti complètent la distribution du film, produit par Alain Attal. L’occasion d’accueillir sur la Croisette “un certain ciné français d’auteur toujours bienvenue”, selon Thierry Frémaux.

SEANCES SPECIALES

10 ans en Thaïlande de Aditya Assarat, Wisit Sasanatieng, Chulayarnon Sriphol & Apichatpong Weerasethakul

Avec 10 Years in Thaïland, le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, Palme d’or en 2010 pour Oncle Boonmee (Celui qui se souvient de ses vies antérieures), revient cette année sur la Croisette avec un film à sketchs. Aux côtés de trois de ses compatriotes, Wisit Sasanatieng, Aditya Assarat et Chulayarnon Sriphol, il imagine ce que pourrait être son pays dans 10 ans.

The State Against Mandela and the Others de Nicolas Champeaux & Gilles Porte

Pas de biopic pour fêter le centenaire de la naissance de Nelson Mandela. Mieux : un documentaire retraçant son procès et celui de ses sept co-accusés, qui s’est étendu pendant neuf mois entre 1963 et 1964, et a révélé le futur président de l’Afrique du Sud aux yeux du monde. Co-réalisé par Gilles Porte et le journaliste Nicolas Champeaux, The State Against Nelson Mandela and the Others sera une séance plus que spéciale, puisque le film a été composé à partir de 256 heures d’archives sonores, le procès n’ayant jamais été filmé. Mêlant images d’archives, témoignages de ses co-détenus et des séquences recréées en animation, le long métrage entend bien nous faire revivre l’Histoire tout en rendant hommage à Neslon Mandela. Et quoi de mieux que le plus grand festival de cinéma du monde pour cela ?

Le Grand cirque mystique de Carlo Diegues

Membre du jury de la compétition longs-métrages en 1981 et président du jury de la Caméra d’or en 2012, le cinéaste brésilien Carlos Diegues avait présenté trois films en compétition à Cannes, en 1980, 1984 et 1987. Il revient cette année en séance spéciale avec O Grande Circo Místico, un film adapté d’un poème de Jorge de Lima, qui raconte un siècle de la vie de la famille Knieps, propriétaire d’un cirque. On y retrouvera Vincent Cassel.

Les Âmes mortes de Wang Bing

Après avoir présenté Fengming, chronique d’une femme chinoise en 2007 lors du 60ème festival de Cannes, le cinéaste chinois Wang Bing, figure majeure du cinéma documentaire actuel, qui a remporté l’an dernier le Léopard d’or à Locarno pour Mrs. Fang, revient cette année sur la Croisette en séance spéciale avec Les Âmes mortes. Un documentaire fleuve de 8h15 qui s’intéresse à la révolution culturelle chinoise et aux blessures vives qu’elle a infligées à la société du pays et qui sont encore ressenties aujourd’hui.

A tous vents de Michel Toesca

A tous vents suit la rencontre de Michel Toesca, cinéaste engagé, et Cédric Herrou, agriculteur connu pour l’aide qu’il apporte aux réfugiés, avec les migrants qui tentent chaque jour de passer la frontière franco-italienne. Installés provisoirement dans la vallée de la Roya, ces derniers ont ainsi pu nouer un contact privilégié avec les habitants de la région.

La Traversée de Romain Goupil

Romain Goupil et Daniel Cohn-Bendit sont deux enfants de Mai-68. Le premier, leader du mouvement lycéen, le second, figure des étudiants du Quartier latin. Goupil, cinéaste plusieurs fois primé (Caméra d’Or à Cannes en 1982 pour Mourir à trente ans) et Cohn-Bendit se sont réunis en 2017 pour réaliser La Traversée. Un documentaire tourné façon Road Movie en 50 jours, présenté hors-compétition à Cannes, qui veut être une “mosaïque” de la France, sans “vouloir rien prouver”; une observation du quotidien des Français, 50 ans après mai 1968. Une aventure humaine qui n’est pas si éloignée dans sa démarche des oeuvres de Raymond Depardon, quelque part entre La Vie moderne et Les Habitants.

Le Pape François – Un homme de parole de Wim Wenders

Grand habitué du Festival de Cannes, Wim Wenders, qui a notamment remporté la Palme d’Or pour Paris, Texas (1984) et le Prix spécial du jury “Un certain regard” pour Le Sel de la Terre (2014), revient sur la Croisette avec un autre documentaire, cette fois très spirituel. Coproduit par le Vatican, Le Pape François – Un Homme de parole se compose d’images d’archives mais aussi d’une série d’entretiens menés par le réalisateur avec le Pape. Idées, réformes, voyages, rencontres, questions posées par le monde actuel… Wim Wenders cherche ici à proposer un voyage intime avec le pape, ce dernier s’adressant même face caméra aux spectateurs, plutôt qu’un simple biopic.

SEANCES DE MINUIT

Arctic de Joe Penna

Ce film de genre présente un Mads Mikkelsen (Prix d’interprétation masculine pour La Chasse en 2012) obligé de lutter pour survivre dans un désert hostile, glacial et loin de tout, dans lequel la température peut descendre jusqu’à moins –70°C. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur brésilien Joe Penna, qui s’est fait connaître sur Youtube sous le nom de MysteryGuitarMan, avec une chaine mêlant musique et films courts.

Gongjak de Yoon Jong-Bing

S’il n’a jamais sorti un film dans les salles de cinéma françaises, Yoon Jong-Bin est déjà venu au Festival de Cannes pour présenter son premier film, The Unforgiven (Yongseobadji mothan ja), à Un Certain Regard en 2006.

UN CERTAIN REGARD

Border de Ali Abbasi

Sofia de Meyem Benm’Barek

Les Chatouilles de Andréa Bescond & Eric Métayer

Adapté de la pièce d’Andréa Bescond “Les Chatouilles ou la danse de la colère”, Les Chatouilles réalisé par Bescond et Eric Métayer suit l’histoire d’Odette, une jeune danseuse de huit ans, qui chante, dessine, rit, vit comme tout enfant de son âge. Jusqu’au jour où un ami de ses parents lui propose de « jouer aux chatouilles ». Une fois devenue adulte, Odette libère sa parole, et se plonge corps et âme dans sa carrière de danseuse, dans le tourbillon de la vie… Le casting de ce premier film au sujet difficile, mais abordé avec humour et poésie, comprend Bescond dans le rôle principal, accompagnée de Karin Viard, Clovis Cornillac ou encore Pierre Deladonchamps.

Long Day’s Journey into Night de Bi Gan

Manto de Nandita Das

A genoux les gars d’Antoine Desrosières

Ajouté à la dernière minute (à 3h du matin a précisé Thierry Frémaux) à la sélection Un Certain Regard, À genoux les gars est le dernier long métrage d’Antoine Desrosières, réalisateur de À la belle étoile et Banqueroute dans lesquels il dirigeait Mathieu Demy. Desrosières signe une comédie qui aborde la question du consentement, du désir et du choix chez deux soeurs musulmanes, campées par les deux actrices de son précédent film Haramiste, Inas Chanti et Souad Arsane.

Girl de Lukas Dhont

Parmi les nombreux cinéastes venus défendre leur premier long métrage à Un Certain Regard, notons la présence du Belge Lukas Dhont, réalisateur qui a à coeur de dépeindre la jeunesse contemporaine et l’univers de la danse dans ses oeuvres (le court Corps perdu en 2012). Avec Girl, il s’intéresse à Lara (Victor Polster), une adolescente née garçon qui se rêve danseuse étoile. Soutenue par son père, celle-ci va se lancer dans cette quête d’absolu… Ce film dans l’esprit du cinéma de Céline Sciamma devrait faire parler de lui par la thématique transgenre qu’il semble évoquer avec beaucoup de pudeur.

Gueule d’ange de Vanessa Filho

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice, scénariste et photographe française Vanessa Filho a fait appel à une comédienne de choc pour tenir le premier rôle : Marion Cotillard. Cette dernière y incarne une mère de célibataire qui élève seule sa fille de huit ans. Mais une nuit, après une rencontre en boîte, la mère décide de partir, laissant son enfant livrée à elle-même. Alban Lenoir et Amélie Daure viennent compléter la distribution de ce drame que l’on imagine poignant. Gueule d’ange sortira dans les salles le 23 mai prochain, dans la foulée du Festival.

Euphoria de Valeria Golino

Euphoria est le troisième film réalisé par Valeria Golino, une habituée de la Croisette puisque son premier long-métrage, Miele, y a été présenté et récompensé en 2013, dans la section Un certain regard. Avec ce nouveau film qui raconte comment deux frères éloignés découvrent qu’un lien très étroit les rapproche suite à un événement particulier, la réalisatrice fait tourner son compagnon, le charismatique Riccardo Scamarcio. Il est accompagné de Valerio Mastandrea, Isabella Ferrari, Valentina Cervi et Jasmine Trinca.

Rafiki de Wanuri Kahiu

Mon tissu préféré de Gaya Jiji

The Harvesters d’Etienne Kallos

In My Room de Ulrich Köhler

El Angel de Luis Ortega

L’Argentin Luis Ortega n’a que 37 ans mais comporte déjà une filmographie impressionnante. Pour son nouveau film, El Ángel, le metteur en scène a choisi de s’attaquer au parcours de Carlos Eduardo Robledo Puch, l’un des tueurs en série argentins les plus connus, qui a été condamné à la prison à perpétuité en 1980 pour 11 meurtres et plusieurs autres crimes. Ce film, qui a été tourné à Buenos Aires, comprend Lorenzo Ferro dans la peau du tueur, accompagné de Chino Darín, Peter Lanzani, Cecilia Roth et Mercedes Morán.

The Gentle Indifference of the world de Adilkhan Yerzhanov

COURTS METRAGES

Gabriel d’Oren Gerner (France)

Judgement de Raymund Gutierrez (Philippines)

Caroline de Celine Held et Logan George (Etats-Unis)

Ombre de Saeed Jafarian (Iran)

III de Marta Pajek (Pologne)

Duality de Genki Kawamura, Hirase Kentaro, Masahiko Satô, Seki Yutaro, Toyota Masayuki (Japon)

On the Border de Shujun Wei (Chine)

Toutes ces créatures de Charles William (Australie)

*D’autres films et divers événements pourront être annoncés plus tard, en amont du festival.

Les dix dernières affiches du Festival de Cannes

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *