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Bertrand Cantat, victime d’une « dictature de l’émotion » selon le juge qui l’a libéré

Dans une tribune publiée sur le site de Franceinfo.fr, le juge d’application des peines ayant accordé la liberté conditionnelle à Bertrand Cantat en 2007 dénonce la croisade médiatique contre le chanteur.

La polémique n’en finit pas et les passions se déchaînent à chaque retour du chanteur. En pleine tournée à travers la France, Bertrand Cantat attise la flamme. Alors que certains demande une deuxième chance et le droit à la réinsertion, d’autres fustigent la présence sur scène du meurtrier de Marie Trintignant. En 2007, le juge Philippe Laflaquière décidait d’accorder à l’ancien leader de Noir désir sa libération conditionnelle. Plus de dix ans après, il publie une tribune dans laquelle il regrette la fin de la présomption d’innocence.

Si la série de concerts prévue par Bertrand Cantat a indigné ses détracteurs, Mr Laflaquière déplore que le “tribunal médiatique tout-puissant, incontrôlable”prenne le pas sur l’institution judiciaire qu’il demande de “fortifier” par tous les moyens. Après des années d’expériences auprès de condamnés à de longues et très longues peines, le juge a mis en place “la règle des 3 D : décence, discrétion et droit à l’oubli”. Un mantra difficilement applicable quand on s’appelle Bertrand Cantat. “La notoriété de la victime, et celle de l’auteur, en faisaient une affaire exceptionnelle, laquelle fut pourtant traitée selon les critères habituels” explique le juge, conscient que le chanteur traîne sa célébrité comme un boulet et que ce “contrat moral” lui est inaccessible.

Philippe Laflaquière dénonce surtout une “dictature de l’émotion”. Et s’il approuve pleinement “la libération de la parole et l’action des mouvements féministes”, il déplore que ce combat tourne à “la vindicte populaire”. “Pour Cantat, comme pour certaines personnalités mises en cause dans des affaires d’agressions sexuelles, c’en est bien fini de la présomption d’innocence et du bénéfice du doute” rétorque le juge. Ce dernier rappelle par ailleurs que Bertrand Cantat, qualifié à tort “d’assassin”, a été condamné pour “coups mortels” et “qu’il n’avait jamais voulu donner la mort et encore moins avec préméditation”.

Bertrand Cantat a fini par annu­ler sa tour­née des festi­vals, dans lesquels il était programmé pour cet été. Condamné en 2004 à huit ans de prison après la mort de sa compagne Marie Trintignant, Bertrand Cantat avait purgé plus de la moitié de sa peine.

Crédits photos : CYRIL MOREAU / BESTIMAGE

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