Arrêt cardiaque : trois gestes pour sauver des vies
On estime que 50 000 personnes décèdent chaque année d’un arrêt cardiaque. Beaucoup d’entre elles pourraient être sauvées si les premiers témoins agissaient sans attendre pour relancer le coeur. Il est donc essentiel de savoir reconnaître un arrêt cardiaque et de réaliser les gestes adéquats.
Lors des journées européennes de la société française de cardiologie en janvier 2010, une conférence publique a tenu à rappelé l’importance de savoir réagir face à un arrêt cardiaque. Trois gestes simples sont indispensables : appeler le 15 (SAMU), masser et défibriller le coeur de la victime. Et rappelez-vous que chaque minute gagnée, c’est 10 % de chances de survie en plus !
Arrêt cardiaque : vous pouvez sauver des vies !
L’arrêt cardiaque provoque aujourd’hui près de 130 décès par jour, soit dix fois plus que les accidents de la route ! Seules 2 à 3 % des personnes ayant subi un arrêt cardiaque y survivent, faute d’intervention précoce par un massage cardiaque et/ou une défibrillation du coeur. Pourtant, cette urgence survient 7 fois sur 10 devant un ou plusieurs témoins, or moins de 20 % d’entre eux font les gestes qui sauvent. Résultat : les chances de survie pourraient être augmentées si les premiers témoins de l’accident savaient réagir en réalisant les gestes de premiers secours. Des gestes qui sauvent : 4 victimes sur 5 ayant survécu à un arrêt cardiaque en ont bénéficiés.
Pourquoi fait-on un arrêt cardiaque ?
90 % des arrêts cardiaques ont une cause cardiovasculaire. Le plus souvent, la fibrillation ventriculaire qui provoque l’arrêt cardiaque est une complication d’un infarctus du myocarde. Quand c’est le cas, les signes annonciateurs sont identiques à ceux de l’infarctus du myocarde : grande douleur thoracique qui s’étend jusqu’au(x) bras, sensation d’oppression, d’étouffement voire d’écrasement. Mais l’arrêt cardiaque peut également survenir brutalement sans aucun signe avant-coureur.
Il existe aussi d’autres causes à l’arrêt cardiaque comme la noyade, l’électrisation, l’intoxication, l’hypothermie, l’overdose…
Reconnaître l’arrêt cardiaque et réagir rapidement
La victime perd connaissance. Elle tombe et n’a aucune réaction quand on lui parle, quand on la stimule. Sa respiration est inexistante ou très irrégulière. Sa poitrine ne se soulève pas. Que s’est-il passé ? L’arrêt cardiaque ou cardio-respiratoire résulte d’une désorganisation de l’activité électrique du coeur. Un trouble du rythme (tachycardie, bradycardie…) empêche soudain le coeur de pomper le sang et de le faire circuler dans l’organisme, privant ainsi les cellules de l’oxygène nécessaire.
Il est vital d’agir au plus tôt car au-delà de 5 minutes, si rien n’est fait, le cerveau, qui n’est plus oxygéné par le coeur, subit de graves dommages qui peuvent être irréversibles, voire causer la mort de la victime. Cet accident est mortel en quelques minutes en l’absence de prise en charge. Mais une intervention précoce peut faire repartir le coeur et éviter ainsi de lourdes séquelles.
Arrêt cardiaque : 3 gestes pour sauver une vie
Pratiqués dès le premier instant, trois gestes simples offrent à la victime d’un arrêt cardiaque sa seule chance de survie. Le rôle du premier témoin est donc essentiel. Il doit appeler le 15 (SAMU), masser le coeur et pratiquer une défibrillation à l’aide d’un défibrillateur automatisé externe (si un appareil est disponible à proximité). Se former à ces gestes simples vous permettra d’agir avec sang-froid et avec une plus grande rapidité en cas de besoin.
APPELER le 15 (SAMU) pour donner l’alerte
En premier lieu, il faut placer la victime dans une zone sécurisée, pour elle comme pour le témoin.
Signaler qu’une personne a besoin de secours médicalisés d’urgence permet d’enclencher immédiatement la chaîne de survie.
Au téléphone, il faut donner les informations nécessaires pour localiser la victime afin que les secours se rendent auprès d’elle dans les plus brefs délais (adresse précise, étage, code éventuel..). Il faut aussi décrire précisément la situation : ce que le témoin a vu, ce qu’il a fait, s’il sait pratiquer un massage cardiaque, afin que l’interlocuteur puisse le guider au mieux jusqu’à l’arrivée des secours.
MASSER LE COEUR
La victime doit être allongée sur une surface dure et plane. Le massage cardiaque ainsi que la ventilation artificielle par bouche-à-bouche permet de se substituer au coeur qui ne réalise plus son travail de pompe au sein de l’organisme. En effet, grâce au massage cardiaque, le sang continue à circuler et ainsi alimenter en oxygène les cellules et surtout le cerveau de la victime. Le bouche-à-bouche, quant à lui, permet de nourrir le sang en oxygène. Néanmoins dans les premières minutes, il est possible de se concentrer sur le massage, car il reste encore assez d’oxygène dans le sang.Comment faire ? Pratiquer 100 compressions par minute, par séquences de 30. Pour cela, il faut se placer à genoux à côté de la victime et positionner ses mains l’une sur l’autre. Il faut ensuite appuyer de tout son corps sur son thorax et enfoncer ses mains de 3 à 4 centimètres, en remontant entre chaque compression.
A Savoir :
Au bout de 2 minutes, le témoin peut interrompre le massage cardiaque et défibriller le coeur avec un défibrillateur automatisé externe, si un tel appareil est disponible à proximité. Dans le cas contraire, il faut continuer le massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours.
DEFIBRILLER le coeur à l’aide d’un défibrillateur automatisé externe
Le défibrillateur permet, par un choc électrique, de relancer l’activité cardiaque. Très simple d’utilisation et sans danger, il guide le sauveteur vocalement étape par étape.
Il lui indique comment placer les électrodes sur le thorax de la victime au bon endroit. Puis l’appareil réalise lui-même le diagnostic et déclenche le choc électrique seulement si cela est nécessaire, il n’y a donc aucun risque de se tromper.
Luc BlanchotSource : Dossier de presse des Journées européennes de la société française de cardiologie – Janvier 2010