Alita Battle Angel : James Cameron et Robert Rodriguez dévoilent les secrets de l’adaptation du manga culte
Hier s’est déroulé le live chat de “Alita: Battle Angel” en compagnie de Jon Landau, James Cameron, Rosa Salazar et Robert Rodriguez. L’occasion de faire un point sur cette adaptation d’un manga culte qui sortira le 26 décembre en salles.
1. Keean Johnson, Jon Landau, Rosa Salazar, David Valdes et Robert Rodriguez au Comic-con
+
© Eric Charbonneau
James Cameron envisage depuis longtemps d’adapter sur grand écran “Gunnm” (“Battle Angel Alita” dans les pays anglo-saxons), célèbre manga né de la plume de Yukito Kishiro au début des années 1990. Mais du fait d’un emplois du temps trop chargé (notamment par rapport aux suites d’Avatar), il a finalement choisi de confier la réalisation de Alita: Battle Angel à Robert Rodriguez, metteur en scène atypique possédant un style bien particulier, à qui l’on doit Desperado, Une nuit en enfer ou encore la lucrative saga Spy Kids.
Click Here: WORLD CUP Rugby Shop
Alita : Battle Angel Bande-annonce (2) VO
UN MANGA AUSSI SOMBRE QUE CULTE
A l’origine, “Gunnm” est un manga écrit et dessiné par Yukito Kishiro et comporte neuf tomes d’environ 220 pages chacun. Ces derniers ont été publiés pour la première fois entre 1990 et 1995 dans le magazine Business Jump. La première version française est quant à elle sortie entre 1995 et 1998 aux éditions Glénat. La particularité de ce manga, se rattachant au genre cyberpunk, réside dans sa violence extrême et sa vision très noire de l’humanité, ce qui n’empêche pas certains personnages d’avoir des sentiments très profonds, contrastant de manière radicale avec leur environnement.
“Gunnm” se déroule dans un monde post-apocalyptique au vingt-sixième siècle, qui se divise en deux parties principales : d’un côté la décharge, une ville crasseuse et ultra-violente peuplée majoritairement de cyborgs dotés d’un cerveau humain (mendiants, criminels, chasseurs de primes, etc.). Et de l’autre Zalem, une cité flottant à plusieurs milliers de mètres au-dessus de la décharge dont les habitants sont des humains vivant dans un environnement idyllique. Il s’agit de deux endroits en parfaite opposition et bien délimités par des frontières infranchissables.
La majorité de l’action du manga se déroule dans la décharge. Au sein de ce monde régi par la loi du plus fort, un scientifique, le docteur Dyson, découvre la carcasse d’une jeune cyborg abandonnée. Après l’avoir réparée, et donc ramenée à la vie, il la baptise Alita (“Gally” dans le manga). N’ayant aucun souvenir de son passé mais faisant preuve d’aptitudes combatives impressionnantes, elle va tenter de percer le mystère de ses origines et appréhender au mieux le monde post-apocalyptique dans lequel elle évolue. Ceci afin de protéger ceux qu’elle aime de terrifiants ennemis lancés à leurs trousses.
LA COLLABORATION CAMERON / RODRIGUEZ
Lorsque James Cameron et son producteur Jon Landau ont rencontré Robert Rodriguez, ils ont commencé par lui montrer d’impressionnantes vidéos et storyboards témoignant du potentiel tant visuel que scénaristique de Alita: Battle Angel. Le cinéaste de Desperado a immédiatement été conquis et leur a demandé s’il pouvait réduire la taille du script de base. “J’ai enlevé certaines scènes et en ai réécrites d’autres, mais dans le “style Cameron” le plus pur”. Si Rodriguez a été impressionné par les prémices visuelles qu’il a vues, c’est aussi l’aspect humain de l’histoire, notamment via la cyborg amnésique Alita, qui lui a donné envie de relever ce challenge : “James avait une grande histoire de personnages. C’est ce qu’il fait de mieux : du grand spectacle, de l’action, des choses que vous n’avez jamais vues auparavant, mais parallèlement à cela des personnages et une histoire qui vous touchent. Il y avait une grande histoire d’amour dans Alita: Battle Angel, une histoire père-fille, et je suis moi-même père. J’ai essayé de m’assurer que tout soit présent dans la version que j’ai faite.”
Alita: Battle Angel a par ailleurs permis une collaboration fructueuse entre les équipes respectives de Cameron et Rodriguez, notamment entre Lightstorm, la société du premier basée à Los Angeles, et la propre unité de production du second au Texas (Troublemaker Studios). Beaucoup de concepteurs d’effets spéciaux de Lightstorm ont alors fait une pause dans leur travail sur les suites d’Avatar pour se consacrer à Alita.
RECONSTITUER IRON CITY, “LA DECHARGE”
Pour créer Iron City, la décharge où évoluent les personnages de Alita: Battle Angel, Rodriguez a métamorphosé ses studios d’Austin comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Ses équipes ont ainsi conçu un plateau pouvant servir à filmer la ville entière. La célèbre société Weta Digital s’est quant à elle chargée d’ajouter le nécessaire via des effets spéciaux. Elle a également créé Zalem, cette fameuse cité spatiale inaccessible ancrée à la Terre par un gigantesque ascenseur qui ravitaille et envoie des déchets (c’est pour cette raison qu’Iron City s’appelle, dans le manga, “la décharge”). La plupart des prises de vue du film ont été retouchées par des effets spéciaux. Une nécessité puisque Alita elle-même et beaucoup d’autres habitants d’Iron City sont plus ou moins cybernétiques.
ROSA SALAZAR DANS LA PEAU D’ALITA
Après avoir envisagé Zendaya, Maika Monroe et Bella Thorne, James Cameron et Robert Rodriguez ont finalement jeté leur dévolu sur Rosa Salazar pour se glisser dans la peau de la jeune cyborg aux yeux globuleux, véritable machine à tuer mais dotée d’une grande sensibilité. La comédienne, remarquée dans les sagas Divergente et Le Labyrinthe, explique sur son personnage : “Alita est une fille normale qui se compose de parties cybernétiques et qui a une histoire personnelle à la fois traumatique et folle. Alita est comme moi. Elle a toute une palette d’émotions. Elle n’est pas sûre d’elle. Elle est courageuse. Elle est forte. Elle est curieuse et elle est défiante. Elle est puissante et elle est faible. Elle a une vraie âme et je pense qu’elle le découvre tout au long du film.” Rosa Salazar s’est par ailleurs entraînée aux arts martiaux pendant plusieurs mois et ce 2 heures par jours 5 jours sur 7. Elle a également raconté avoir colorié des images du manga pendant le tournage !
Au sujet du personnage, Robert Rodriguez avait confié qu’Alita est une guerrière qui découvre son humanité tout au long du long métrage, notamment via son amour pour Hugo, un jeune homme de la décharge obsédé par l’idée de vivre sur Zalem. Le personnage opère ainsi une évolution inverse par rapport aux autres héroïnes de James Cameron, comme la Ripley d’Aliens le retour qui révèle petit à petit son instinct guerrier.
Le reste de la distribution est emmené, entre autres, par Christoph Waltz dans le rôle du docteur Dyson ; Keean Johnson en Hugo ; Ed Skrein en Zapan, un cruel chasseur de primes ; Jackie Earle Haley en Desty Nova, un savant fou aussi brillant que dangereux ; ou encore Mahershala Ali en ignoble trafiquant d’organes. Jennifer Connelly et Michelle Rodriguez complètent le casting de cette oeuvre cyberpunk dont la sortie en salles est prévue en France le 26 décembre 2018.
LE LIVE CHAT “ALITA: BATTLE ANGEL” :