ECEH : le point sur la bactérie tueuse en 8 questions
Le nombre de victimes de cette bactérie ne cesse de s’accroitre de jour en jour. Depuis le début de l’épidémie, début mai, on totalise 22 décès (21 en Allemagne et 1 en Suède), 1672 cas de contaminations et 661 personnes malades. A l’origine de cette épidémie, point de concombre tueur : dimanche 5 juin, les soupçons se tournaient vers des graines germées de haricot bio originaires du Nord de l’Allemagne. Mais des analyses rendues publiques le lundi 6 juin contredisent cette hypothèse pour le moment. Le point en 8 questions.
D’où vient cette bactérie ?En fait, même si son identité est connue, on en sait assez peu sur cette bactérie extrêmement rare, de l’aveu même de scientifiques. Cette bactérie nommée Escherichia coli (EHEC) 0104:H4 est le fruit d’une fusion entre deux bactéries : la souche Escherichia coli entérohémorragiques O104 (Ehec) déjà trouvée en Corée, très virulente et EAEC 55989, souche bactérienne isolée en Centrafrique. A la fois très virulente et insensible aux traitements antibiotiques, cette bactérie hybride affole les autorités sanitaires.Quelle est la source de la contamination ?Au départ, les autorités allemandes avaient incriminé des concombres bio espagnols. Ainsi, la consommation de ces cucurbitacées ainsi que celle de tomates et laitues était fortement déconseillée. Finalement, il s’est avéré que les légumes espagnols étaient hors de cause. Ainsi, dimanche 5 juin, la piste privilégiée par les autorités allemandes se dirigeait vers des graines germées de haricot mungo. Ces derniers, produits outre-Rhin, sont apparentés au soja et se retrouvent dans les salades mixtes. D’après une analyse réalisées sur un lot de graines en provenance d’une ferme bio allemande de Basse-Saxe, près de Hanovre, aucune trace de la bactérie tueuse… Néanmoins, seuls 23 des 40 échantillons ont été analysés, les autorités attendent d’avoir la totalité des résultats pour se prononcer. En l’état actuel des choses, les autorités déconseillent la consommation de graines germées ainsi que celle des crudités de saison.Comment se fait la contamination ?Même si de fortes suspicions pèsent sur les graines germées, il reste à déterminer comment s’est produite la contamination. De manière générale, les bactéries E.coli sont des bactéries intestinales que l’on trouve dans le tube digestif des ruminants. Logiquement, la contamination aurait eu lieu par contact avec des déjections fécales d’animaux. Mais on ne sait rien du vecteur (eau, terre, engrais naturel ?) et à quel moment (culture, transport, stockage…), les légumes ont été souillés.Quels symptômes provoque-t-elle ?La bactérie Escherichia coli (EHEC) 0104:H4 est une bactérie hybride. En fait, elle se compose entre autre de la souche entérohémorragiques O104 (Ehec) dite productrice de shi-toxines. Ces toxines peuvent causer divers symptômes, majoritairement gastroentérologiques dont des diarrhées normales ou sanglantes. Dans certains cas, l’affection peut se compliquer et évoluer en
syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui affecte le sang, les reins et dans les cas graves, le système nerveux central nécessitant une hospitalisation.Quel est le délai d’incubation ?Le délai d’incubation moyen est de 3 à 4 jours après consommation d’aliments contaminés ou contacts avec des animaux contaminés, mais il peut aller d’un jour à 15 jours au maximum. La forme sévère de l’infection, le SHU, se manifeste généralement une dizaine de jours après le début des premiers symptômes.Qui est touché ?
Après contamination, dans 9 cas sur dix, les personnes guérissent en une dizaine de jours et dans 10 % des cas peuvent survenir le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Mortelle dans 3 à 5 % des cas, cette maladie touche en moyenne 100 personnes par année en France, principalement des enfants de moins de 15 ans.
Étonnamment aujourd’hui, les personnes concernées ne sont pas des jeunes enfants ou des personnes âgées. On note au contraire une forte proportion d’adultes parmi les personnes touchées par le SHU dont une large majorité de femmes.Y a-t-il des cas en France ?Au 6 juin, le centre européen de contrôle et de prévention des maladies comptabilise 661 cas de SHU et 1672 cas de contamination dans toute l’Europe. En France, on compte 10 cas de contamination mais aucun cas de SHU ni de décès.Peut-on consommer des légumes crus ?A ce jour, aucun cas d’intoxication lié à la consommation de légumes en France n’a été répertorié. De ce fait, rien n’interdit la consommation de légumes crus. Néanmoins, les autorités sanitaires convient aux consommateurs de respecter les règles d’hygiène usuelles :
– Lavage des mains avant de préparer les repas, avant de passer à table et après avoir été aux toilettes ;
– Nettoyage soigneux des fruits et légumes et épluchage ou cuisson ;
– Nettoyage des couverts et ustensiles de cuisine ayant servi à éplucher les fruits et légumes ;
– Nettoyage des plats et surfaces (dont les réfrigérateurs) ayant été en contact avec les aliments.Emeline DufourSources :
Outbreak of shiga toxin-producing E. Coli (STEC) , Germany, 5 juin 2011, ECDCCommuniqué du Ministère de la santé – juin 2011Click Here: camisetas de futbol baratas